Entretien avec Claudine Blanchard-Laville

claudine blanchard laville

Cliopsy. Un courant de recherches cliniques d’orientation psychanalytique en sciences de l’éducation et de la formation

claudine blanchard laville

Arnaud Dubois et Claudine Blanchard-Laville

M. Guignard : Claudine Blanchard-Laville, Arnaud Dubois, je vous remercie d’avoir accepté de participer à cet entretien. Claudine Blanchard-Laville, vous avez contribué à structurer un courant de recherche, le réseau Cliopsy, qui promeut une approche clinique d’orientation psychanalytique dans la discipline Sciences de l’éducation et de la formation. Pourriez-vous, pour commencer, rappeler le contexte de la naissance de ce courant ? 

C. Blanchard-Laville : Oui, le courant Cliopsy a vu le jour en 2003 à la suite de ce qu’on nomme entre nous les journées de Nanterre pour lesquelles nous avons essayé de réunir le plus largement possible les praticiens et les enseignants-chercheurs de la discipline sciences de l’éducation qui se référaient à la psychanalyse à ce moment-là dans leurs travaux de recherche ou dans leurs enseignements. On peut considérer aujourd’hui ces deux journées comme le premier colloque Cliopsy. Les interventions portaient principalement sur l’accompagnement des étudiants inscrivant leur thèse ou leur mémoire de master dans cette orientation. Mais la rencontre de l’éducation avec la psychanalyse a commencé bien avant.

A. Dubois : En effet, l’histoire du courant associant éducation et psychanalyse trouve son origine au début du XXsiècle avec le texte de Sándor Ferenczi paru en 1908 et intitulé Pédagogie et psychanalyse et les cinq textes de Sigmund Freud sur l’application de la psychanalyse à la pédagogie publiés entre 1913 et 1933. Parmi les pionniers, Oskar Pfister, August Aichhorn, Siegfried Bernfeld, Anna Freud, et beaucoup d’autres ont joué un rôle décisif dans cette extension de la psychanalyse à l’éducation. Ces premiers travaux ont été prolongés notamment dans la Revue de pédagogie psychanalytique qui paraît à Vienne, en Autriche entre 1926 et 1937. Plusieurs articles de cette revue importante pour ce courant restent encore inaccessibles en français malgré les recherches pionnières et les publications de Jeanne Moll,…

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