Le livre du congrès de la revue Cliopsy est publié
REVUE ÉLECTRONIQUE
Clinique d’orientation psychanalytique dans le champ de l’éducation et de la formation
Directrice de publication :
Claudine Blanchard-Laville (CREF, Paris Nanterre)
Rédacteur en chef :
Louis-Marie Bossard (CREF, Paris Nanterre)
Secrétaire de rédaction :
Catherine Yelnik (CREF, Paris Nanterre)
Membres du comité de suivi :
Arnaud Dubois (CIRNEF, Rouen-Normandie)
Laurence Gavarini (CIRCEFT, Paris 8)
Patrick Geffard (CIRCEFT, Paris 8)
Françoise Bréant (CREF, Paris Nanterre)
Marc Guignard (ECP, Lyon 2)
Mej Hilbold (CIRCEFT, Paris 8)
Véronique Kannengiesser (CAREF, UPJV Amiens)
Antoine Kattar (CAREF, UPJV Amiens)
Sophie Lerner-Seï (EDA, Paris Cité)
Caroline Le Roy (CIRCEFT, Paris 8)
Bernard Pechberty (EDA, Paris Cité)
Ilaria Pirone (CIRCEFT, Paris 8)
Alexandre Ployé (CIRCEFT, Paris-Est Créteil)
Pourquoi une revue consacrée à la clinique d’orientation psychanalytique dans le champ de l’éducation et de la formation ?
Les liens entre éducation et psychanalyse sont apparus dès la naissance de celle-ci. En questionnant les processus psychiques chez ses patients, Freud a montré la part importante de la prime enfance dans la genèse du fonctionnement psychique, puisque l’inconscient s’y constitue, précisément sous l’effet de l’éducation et des conflits psychiques. Ferenczi est considéré comme l’auteur de la première conférence sur le thème « Psychanalyse et pédagogie », en 1908. Freud a également annoncé, à plusieurs reprises, que l’éducation constituait une voie d’application de la psychanalyse promise à un grand avenir.
À leur suite, des éducateurs (Pfister, Bernfeld, Aichhorn, Zulliger…) ont mis en oeuvre et théorisé des pratiques éducatives qui prennent en compte les dimensions inconscientes du sujet et pensent une pédagogie psychanalytique. Si ce mouvement se ralentit avant la Seconde Guerre mondiale, les héritiers de Freud continuent à s’intéresser à l’enfance, et aux racines infantiles de l’éducation, en particulier Anna, sa fille, à qui Freud avait légué ce domaine, mais aussi Klein, Winnicott, Bion, Lacan, Dolto, Bick…
Leurs travaux contribuent à la construction théorique du fonctionnement intrapsychique et des relations intersubjectives en général, certains se situant très directement dans le domaine de la prise en charge thérapeutique d’enfants ou de jeunes en souffrance. Parallèlement, des psychanalystes (Berge, Mauco), en France, développent une psychopédagogie psychanalytique pour résoudre les difficultés de l’enfant à l’école et dans la famille, diffusant la psychanalyse dans les institutions éducatives (CMPP).
Le lien entre l’éducation et la psychanalyse va également se renforcer avec la création des études supérieures de sciences de l’éducation (en 1967). Aux côtés de chercheurs de disciplines voisines, comme la psychologie ou la psychosociologie clinique, des enseignants et chercheurs de cette nouvelle discipline ont contribué à faire évoluer ce lien d’une pratique appliquée à une démarche de production de savoirs référée à la psychanalyse. Ces chercheurs considèrent les individus et les groupes comme des sujets psychiques dont les pratiques et les conduites sont, en partie, régies par leur inconscient.
À partir de démarches cliniques de recueil de données, ils postulent que le chercheur (ou le groupe de chercheurs) constitue le premier outil de la recherche et que sa subjectivité mise au travail est productrice de savoirs.
En même temps, on observe une évolution des objets d’étude vers l’analyse de processus psychiques en jeu dans des situations éducatives et de formation ordinaires.
Deux notes de synthèse, parues dans la Revue française de pédagogie (Blanchard-Laville, Chaussecourte, Hatchuel, Pechberty, 2005 ; Filloux, 1987), ainsi que des publications, ouvrages et articles dans d’autres revues scientifiques, des communications et symposia dans des congrès internationaux, dont des colloques spécifiques de la clinique d’orientation psychanalytique en sciences de l’éducation (2003, 2006, 2009 et 2013) donnent une vue d’ensemble des recherches effectuées dans cette perspective et témoignent de l’intérêt et de la fécondité de cette approche.
Avec cette revue, nous souhaitons faciliter la structuration du champ clinique à référence psychanalytique en sciences de l’éducation. Alors que, dans la période actuelle, les injonctions à publier se font plus pressantes, la revue offre aux chercheurs confirmés comme aux jeunes chercheurs, un espace de valorisation de leurs travaux. Son support électronique favorise cette mise en visibilité des articles dans la communauté scientifique, tout en respectant l’exigence de l’expertise anonyme et d’un comité scientifique international.