Dialogue avec Yves Reuter

Retour sur le parcours de chercheure de Claudine Blanchard-Laville. De la didactique des mathématiques à la clinique d’orientation psychanalytique en sciences de l’éducation et de la formation

Yves Reuter (désormais Y. R.) : Bonjour Claudine. Je me réjouis d’autant plus de ton accord pour cet entretien que j’ai beaucoup lu tes travaux qui m’ont nourri et qui nourrissent encore nombre de didacticiens. Je vais commencer par ta prise de distance avec les didactiques. Avec le recul, dirais-tu qu’il s’agissait d’une prise de distance avec l’ensemble des didactiques ou avec la didactique des mathématiques telle qu’elle existait à l’époque ?

Claudine Blanchard-Laville (désormais C. B.-L.) : Tout d’abord merci à toi de m’avoir invitée pour cet entretien. Je crois qu’il « tombe » au bon moment, si je puis dire, et qu’en même temps, ce moment particulier le rend plus difficile pour moi. Comme tu le sais, j’ai entrepris cette année de revisiter tous mes travaux de recherche depuis les années 80. De ce fait, c’est à la fois une bonne chose pour cet entretien puisque j’ai relu beaucoup de mes anciennes publications pour le cycle de Rencontres que j’ai organisées, mais qu’en même temps, je me sens un peu submergée par tout ce passé et je risque de ne pas être très claire dans mon propos.
Oui, c’est exact, j’ai pris des distances avec la didactique des mathématiques telle qu’elle existait à l’époque, entre les années 80 et 90. J’ai commencé à travailler avec des didacticiens des mathématiques après la soutenance de ma thèse qui a eu lieu en didactique des disciplines en 1980. À l’époque, à Jussieu, il existait une UER de didactique des disciplines. C’était les débuts de ce domaine en constitution qu’était la didactique des mathématiques…

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Entretien paru dans Recherches en Didactiques Cahiers Théodile pour le numéro 32, pages 87 à 112