Lieu : Université Paris 8, Maison de la Recherche, Amphithéâtre MR002 2, Rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis
Manifestation organisée par L’ Association CLIOPSY (Clinique d’orientation psychanalytique en sciences de l’éducation et de la formation) et L’ Équipe CLEpsydre de l’UR CIRCEFT, Université Paris 8
Entrée gratuite mais inscription obligatoire avant le 11/03/2025 minuit : Vous pourrez aussi suivre cette rencontre à distance (lien fourni après inscription)
Les sociologues et les anthropologues des XIXe et XXe siècles considéraient l’inceste comme une alliance interdite dans la parenté. Aujourd’hui, l’enfance victime cristallise sa représentation : l’inceste est un crime qui renvoie à des formes de domination fondée sur le genre et sur l’âge.
Pour la première fois, cet ouvrage considère ensemble ces deux acceptions de l’inceste. La règle d’alliance et le crime y sont envisagés comme les deux facettes d’une réalité sociale changeante selon les contextes. Plutôt que de se concentrer sur l’occultation et le silence, ce livre porte sur les discours, les pratiques et les significations variables auxquelles l’inceste a donné lieu depuis que le christianisme médiéval en a formalisé l’interdit en Europe.
Quand et pour qui l’inceste est-il un péché, un crime, un viol, un trauma ? Comment, aujourd’hui, passe-t-on de sa suspicion à sa judiciarisation ? Comment en parle-t-on ? Que nous apprennent la clinique et l’expérience individuelle de la façon dont l’inceste est dit et intégré au cours d’une vie ?
À travers analyses, récits et témoignages, historien.nes, anthropologues, sociologues, spécialistes de littérature, artistes, clinicien. nes, psychanalystes, magistrat.es exposent les représentations, les pratiques et le traitement de l’inceste d’hier à aujourd’hui.
Ce numéro 32 est largement consacré au dossier – dont l’annonce est parue l’an dernier dans le numéro 30 – intitulé : Métiers du lien face au modèle gestionnaire : où en sommes-nous ? État des lieux et lignes de résistances.
Dans le but de décliner notre appel à contributions, nous proposions quelques questions :
• Là où la logique gestionnaire ne sait pas faire, le clinicien peut-il montrer ce qu’il peut faire ?
• Qu’en est-il aujourd’hui de la situation de la clinique face à la progression du modèle gestionnaire dans les champs de l’éducation et de la formation ?
• Concernant la clinique psychanalytique dans le champ de l’éducation, de la formation et du soin, à quel moment socio-historique sommes-nous de l’imprégnation du modèle gestionnaire ?
• Comment les processus de disqualification et d’évacuation de la clinique psychanalytique opèrent-ils ?
• Existe-t-il des pratiques de résistance et de contournement ?
•Qu’est-ce que les cliniciens perçoivent et arrivent à formuler, que d’autres ne voient pas ou ne parviennent pas à thématiser ?
Dans notre appel à contributions pour ce numéro 31, nous écrivions : « Sándor Ferenczi est progressivement réapparu dans le paysage psychanalytique après une période d’oubli d’un demi-siècle. » Puis nous posions la question : « Qu’est-ce que la pensée de Ferenczi, dont le texte de 1908 concernait le lien éducation et psychanalyse, apporte aujourd’hui ? » Nous aurions pu ajouter : « Qu’en est-il, pour nous, de notre connaissance et de notre utilisation des travaux de ce psychanalyste ? » Ce sont ces questions que nous proposons d’aborder sous la forme d’un dossier auquel ce numéro est consacré.
Analyse des pratiques – Intervention de Claudine Blanchard-Laville et Narjès Guetat Calabrese le 18 décembre 2022 Journée d’études organisée par l’ARIFTS
vendredi 5 avril 2024 Centre des Congrès de Saint-Étienne
La question de l’infantile est le fil rouge des colloques d’ALPACE. Après avoir exploré les traces des expériences infantiles douloureuses, traumatiques (2016) ou bien heureuses, ludiques (2018), le devenir de l’infantile dans les liens entre les sujets (2020), puis les rapports de l’infantile avec les affects d’amour et de haine (2022), nous explorerons cette fois les effets de l’infantile dans les processus de connaissance et d’ignorance.
Le besoin de connaître, de savoir est un besoin fondamental, dès bébé. L’apprentissage, le fait d’apprendre sur le monde est une nécessité. Certains psychanalystes en faisaient même une pulsion ou un lien fondamental au monde. Mélanie Klein parlait de la « pulsion épisté-mophilique » qui pousse le bébé à établir des équations entre les expériences qu’il vit ou les objets qu’il rencontre, à fabriquer des symboles. Bion employait le terme de « pulsion de curiosité », celle-ci étant à la base de tout apprentissage. Il considérait que le bébé, comme tout un chacun, est relié au monde non seulement par le lien « amour » et le lien « haine » mais également par le lien « connaissance ». Freud avait parlé aussi de « pulsion de savoir », mais il en situait l’émergence de façon plus tardive.
Le besoin de connaître, de savoir part toujours d’un point d’ignorance, et de la douleur qu’elle produit. Mais la connaissance elle-même génère de la douleur. Elle conduit à une prise en compte de la réalité, de l’altérité. L’ignorance peut alors servir de protection contre la blessure qu’inflige le savoir. L’ignorance comme la connaissance peuvent être partagées. La connaissance a d’ailleurs besoin d’être partagée pour se constituer comme telle chez un sujet. Mais ce partage peut à son tour menacer le lien à ceux qui auraient accès à ce savoir. C’est alors le secret qui s’imposera au sujet, avec ses effets protecteurs mais aussi ses effets toxiques.
Les intervenants à ce colloque s’attacheront à mettre en évidence le travail de l’infantile dans le déploiement des processus de connaissance et d’ignorance, à tous âges et chez tous sujets. Ce colloque intéressera tous les praticiens du soin, de l’accompagnement, de l’éducation…
Claudine Blanchard-Laville est intervenue le vendredi 5 avril à 14h00 sur la thématique : Capacité négative, formation et transformation